Saltar para: Posts [1], Pesquisa e Arquivos [2]

portugal dos pequeninos

Um blog de João Gonçalves MENU
Há cem anos, Proust publicava, depois de uma rejeição editorial, o primeiro volume de À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann. Nunca a literatura conheceu, ou viria a conhecer, maior tributo. Sobretudo quando pensamos que tudo ali conflui para, precisamente, o narrador, após aquelas mil e tantas páginas, "começar" a escrever. Há estudos e mais estudos sobre a Recherche sendo que ela própria é a melhor "teoria" que a literatura poderia referenciar a título de "manual". «Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu'il était temps de chercher le sommeil m'éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière ; je n'avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour particulier ; il me semblait que j'étais moi-même ce dont parlait l'ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles-Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n'était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d'une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j'étais libre de m'y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j'étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j'entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d'un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l'étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu'il suit va être gravé dans son souvenir par l'excitation qui doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour. J'appuyais tendrement mes joues contre les belles joues de l'oreiller qui, pleines et fraîches, sont comme les joues de notre enfance. Je frottais une allumette pour regarder ma montre. Bientôt minuit. C'est l'instant où le malade qui avait été obligé de partir en voyage et a dû coucher dans hôtel inconnu, réveillé par une crise, se réjouit en apercevant sous la porte une raie de jour. Quel bonheur, c'est déjà le matin ! Dans un moment les domestiques seront levés, il pourra sonner, on viendra lui porter secours. L'espérance d'être soulagé lui donne du courage pour souffrir. Justement il a cru entendre des pas ; les pas se rapprochent, puis il s'éloignent. Et la raie de jour qui était sous sa porte a disparu. C'est minuit ; on vient d'éteindre le gaz ; le dernier domestique est parti et il faudra rester toute la nuit à souffrir sans remède. Je me rendormais, et parfois je n'avais plus que de courts réveils d'un instant, le temps d'entendre les craquements organiques des boiseries, d'ouvrir les yeux pour fixer le kaléidoscope de l'obscurité, de goûter grâce à une lueur momentanée de conscience le sommeil où étaient plongés les meubles, la chambre le tout dont je n'étais qu'une petite partie et à l'insensibilité duquel je retournais vite m'unir.»

TUDO QUANTO A MEMÓRIA TRAZ

João Gonçalves 19 Nov 10


Marcel Proust morreu faz hoje oitenta e oito anos. Num blogue que olha fundamentalmente para o nosso "reino da estupidez" e, sobretudo, num dia de provinciana exaltação patriótica, parece à primeira vista despropositada esta recordação de Proust, autor do porventura maior Bildungsroman de sempre. Mas precisamente por se tratar de Bildungsroman é que Proust merece ser evocado em tempos que, quando passarem, não merecerão qualquer recherche especial. Estão já perdidos pela natureza deles e, ao contrário do narrador Marcel, ninguém hoje está interessado em "aprender". De acordo com Richard Rorty, Proust evitou a nostalgia sentimental «recontextualizando incessantemente tudo quanto a memória traz.» Um prodígio apenas conseguido uma vez e de uma vez para sempre.

«On peut faire se succéder indéfiniment dans une description les objets qui figuraient dans le lieu décrit, la vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde de l'art à celui qu'est le rapport unique, de la loi causale, dans le monde de la science et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style, ou même, ainsi que la vie, quand en rapprochant une qualité commune à deux sensations, il dégagera leur essence en les réunissant l'une et l'autre pour les soustraire aux contingences du temps, dans une métaphore, et les enchaînera par le lien indescriptible d'une alliance de mots (…) Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même l'amour-propre, la passion, l'intelligence et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s' "observer", dont les apparences qu'on observe ont besoin d'être traduites et souvent lues à rebours et péniblement déchiffrées. Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d'imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu de nous qu'il nous fera suivre.»

A APRENDIZAGEM

João Gonçalves 17 Jul 10


Por ocasião da reedição de um grande livro de Deleuze - o da foto - , a coincidência de tanto Proust em posts. Continue. «Il s'agit [na Recherche], non pas d'une exposition de la memóire involontaire, mais du récit d'un apprentissage. Plus précisément, apprentissage d'un homme de lettres

A AMIZADE OU UMA TEORIA DA LITERATURA

João Gonçalves 19 Abr 10


«Sans doute, l’amitié, l’amitié qui a égard aux individus, est une chose frivole, et la lecture est une amitié. Mais du moins c’est une amitié sincère, et le fait qu’elle s’adresse à un mort, à un absent, lui donne quelque chose de désintéressé, de presque touchant. C’est de plus une amitié débarrassée de tout ce qui fait la laideur des autres. Comme nous ne sommes tous, nous les vivants, que des morts qui ne sont pas encore entrés en fonctions, toutes ces politesses, toutes ces salutations dans le vestibule que nous appelons déférence, gratitude, dévouement et où nous mêlons tant de mensonges, sont stériles et fatigantes. De plus, – dès les premières relations de sympathie, d’admiration, de reconnaissance, – les premières paroles que nous prononçons, les premières lettres que nous écrivons, tissent autour de nous les premiers fils d’une toile d’habitudes, d’une véritable manière d’être, dont nous ne pouvons plus nous débarrasser dans les amitiés suivantes ; sans compter que pendant ce temps-là les paroles excessives que nous avons prononcées restent comme des lettres de change que nous devons payer, ou que nous paierons plus cher encore toute notre vie des remords de les avoir laissé protester. Dans la lecture, l’amitié est soudain ramenée à sa pureté première. Avec les livres, pas d’amabilité. Ces amis-là, si nous passons la soirée avec eux, c’est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous ne les quittons souvent qu’à regret. Et quand nous les avons quittés, aucune de ces pensées qui gâtent l’amitié : Qu’ont-ils pensé de nous ? – N’avons-nous pas manqué de tact ? – Avons-nous plu ? – et la peur d’être oublié pour tel autre. Toutes ces agitations de l’amitié expirent au seuil de cette amitié pure et calme qu’est la lecture.»


Marcel Proust, Sur la lecture

EXISTIR SOZINHO OU A HIPOCRISIA DO "NATAL"

João Gonçalves 23 Dez 09


«Oa laços entre nós e outra pessoa existem apenas na nossa mente. A memória, à medida que se vai tornando mais ténue, solta-os e, não obstante a ilusão pela qual queremos ser ludibriados e com a qual, por amor, amizade, delicadeza, deferência e dever ludibriamos os outros, nós existimos sozinhos. O homem é a criatura que não consegue escapar de si própria, que conhece as outras pessoas apenas em si mesmo e que mente quando afirma o contrário.»


Marcel Proust

DOIS BONS CONSELHOS

João Gonçalves 11 Dez 09


«Vous êtes encore jeune, vous devriez en profiter pour apprendre deux choses, la première c’est de vous abstenir d’exprimer des sentiments trop naturels pour n’être pas sous-entendus; la seconde c’est de ne pas partir en guerre pour répondre aux choses qu’on vous dit avant d’avoir pénétré leur signification.»


Marcel Proust, A L'Ombre Des Jeunes Filles en Fleur

O OUTRO DO OUTRO

João Gonçalves 8 Ago 09


«Nous vivons auprès de gens que nous croyons connaître. Il nous manque l’événement qui nous les fera apparaître autre que nous les savons.»

Marcel Proust

HOMENS COM IMAGINAÇÃO

João Gonçalves 19 Jul 07

No Público de hoje, só uma frase vale a pena. É de Proust. "Deixemos as mulheres bonitas para os homens sem imaginação". O Verão ajuda a perceber melhor o sentido da coisa.

Foto: "Cortesia" do mesmo Público.

Pesquisar

Pesquisar no Blog

Últimos comentários

  • João Gonçalves

    Primeiro tem de me explicar o que é isso do “desta...

  • s o s

    obviamente nao é culpa do autor ter sido escolhi...

  • Anónimo

    Estou de acordo. Há questões em que cada macaco se...

  • Felgueiras

    Fui soldado PE 2 turno de 1986, estive na recruta ...

  • Octávio dos Santos

    Então António de Araújo foi afastado do Expresso p...

Os livros

Sobre o autor

foto do autor